dimanche 9 octobre 2016

ISSOUDUN



Musée de l’Hospice St-Roch
(département : Indre)

Visite le mercredi 3 avril 2013 – dernière visite (4e) le jeudi 6 octobre 2016

Ce billet a été entièrement rénové et complété

Le musée de l’hospice Saint-Roch, installé dans l’ancien Hôtel-Dieu (fondé au XIIe siècle et reconstruit au XVe siècle), présente à travers ses collections archéologiques de l’Age du Fer (objets en bronze provenant de Lizeray, de la tombe à char d’Issoudun…), de l’époque Gallo-romaine (borne milliaire, stèle de Mithra…) et médiévale (dont une remarquable plaque-boucle reliquaire en os du VIe s.), l’histoire de la ville d’Issoudun.
Les anciens bâtiments hospitaliers conservent, une chapelle du 15e s. ornée de deux exceptionnels Arbres de Jessé sculptés, ainsi qu’une apothicairerie des 17e et 18e siècles. Parmi la collection de peintures et de mobilier citons le clavecin Jean II Denis, de 1648, le plus ancien daté et signé des collections publiques françaises.
En 1995 l’architecte Pierre Colboc a réalisé un bâtiment destiné aux expositions temporaires, agrandi en 2002 pour recevoir les collections ethnographiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée de la congrégation des missionnaires du Sacré-Cœur d’Issoudun, et la donation des artistes Fred Deux et Cécile Reims comprenant des sculptures des cinq continents, et leurs œuvres dessinées et gravées. De nouvelles salles créées en 2007 sont dédiées à l’art contemporain et à l’art moderne, - restitution du salon Art Nouveau de Léonor Fini - et plus particulièrement au Surréalisme, enrichies de dépôts du MNAM Centre Georges Pompidou et du Centre national des arts plastiques FNAC-CNAP.

Le musée d’Issoudun a une histoire très particulière. Parti de l’ancien hospice, il s’est développé par étapes, dans une architecture moderne, élégante et discrète, à la suite de dons, legs, acquisitions et dépôts. Si les collections permanentes sont limitées, de belles salles permettent  de présenter des expositions temporaires de qualité. Le résultat est étonnant et original. Le symbole de ce projet volontaire de la municipalité et de l’équipe du musée, est la présence, devant l’entrée, d’un beau bronze d’Etienne Martin que bien des musées doivent lui envier.

Etienne-Martin : Demeure 17 – Le Puits-Fontaine (acquis en 1989-90). Bronze

Collections anciennes
Ec. italienne (17e) d’après Rubens : La Conversion de St Paul (à droite)
Ec. italienne (18e) : Alexandre le Grand rend hommage au Grand Prêtre Joddua.

Ec. italienne (18e) : Judith et la tête d’Holopherne
-Ec. française (18e) : Adoration des Bergers

Jan I Brueghel, dit de Velours (1568-1625) : Marine, une Tempête
-Frédérick de Moucheron (1633-86) : Paysage

Ec. hollandaise (16e) : Portrait d’un Homme âgé de 31 ans

Cornelisz de Heem : Fleurs et Fruits sur un entablement

Abraham Begeyn (1637-97) : Plantes, Papillon, Oiseaux, Insectes

Anonyme d’après Rubens (17e) : Le Jardin d’Amour ou Conversation à la mode 
Clavecin Jean II Denis, de 1648, le plus ancien daté et signé des collections publiques françaises

Retable (17e-18e) de la chapelle de l’hospice du Saint-Enfant Jésus, dit Les Incurables. Bois polychrome. Restauré en 2001.

Salles où sont présentées les collections archéologiques : Préhistoire, Égypte, époque Gallo-romaine.
Salles de sculptures médiévales
Maquette de l’Hôtel-Dieu (fin 19e)

Dans la Chapelle de l’Hospice St-Roch (15e) – deux Arbres de Jessé.
A gauche, l’Arbre des Prophètes (un chêne), figurant les ancêtres spirituels du Christ, de Jessé à Joseph

A droite, l’Arbre des Rois de Judée (un figuier), figurant les ancêtres du Christ, de Jessé à Joseph. Le roi David

Bâtons de confréries.

                                           Apothicairerie

Officine de l’apothicairerie (tisanerie et potager)

L'apothicairerie fut fondée en 1646 par Jean Perrot, administrateur de l'Hôtel-Dieu.
La pharmacie se compose de 379 pots en faïence de Nevers et de 31 boîtes en bois ou silènes richement décorés, dans lesquelles étaient conservées les plantes exotiques, cornes et autres écorces. Cet ensemble, un des plus complets de France, est représentatif de la médecine du XVIIe siècle. Il est complété par des collections importantes d'instruments de chirurgie et de dentisterie.

Edouard Rosset-Granger : L’Accident (1902). Devant la boutique d’une pharmacie.

Raoul Dufy (1877-1953) : Sirène au Trident

Alfred Courmes (1898-1993) : St Roch


Le parcours de l’Océanie et de l’Afrique
Le musée consacre de nouveaux espaces aux arts extra-européens, avec des œuvres d’Afrique et d’Océanie provenant de deux donations : celle de Fred et Cécile Deux, et celle de la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur.

La donation Fred et Cécile Deux
Ils ont donné en 2000 et 2004 leur collection d’Arts Premiers : Quatre-vingt œuvres dont 35 pièces d’Afrique (notamment du Mali et Nigéria), 24 d’Océanie (Papouasie-Nouvelle-Guinée), 9 d’Amérique centrale et 12 d’Asie.
Cette collection est emblématique de l’intérêt porté par les artistes contemporains aux arts des continents lointains, notamment dans la mouvance du surréalisme.
Cette collection remarquable comprend deux pièces rarissimes :
Masque Lula (Afrique – RDC)

Masque Kepong (Nouvelle-Irlande), issu de l’ancienne collection d’André Breton.
Et une Porte Dogon

La salle d’exposition présente ces objets dans une atmosphère intime rappelant qu’ils ont longtemps fait partie du quotidien des artistes, avant qu’ils n’en fassent la donation au musée.

Les donations de Fred Deux et Cécile Reims comportent de nombreuses gravures et dessins de ces 2 artistes surréalistes :
Fred Deux (dessin) – Cécile Reims (gravure) : Celui qui voit (1993)
-Dessins de Fred Deux

Pierre Bettencourt : Les Filles aveugles et le Roi fou (c. 1960)

Hans Bellmer : Autoportrait. Gravure de Cécile Reims

Monique Appel : La Sorcière (1970) - et 2 dessins de Fred Deux

Fred Deux : La Charrue Antilope (à gauche)
Joseph Sima : Chaos (1969) (à droite)
-Sebastian Matta (gravure à l’eau forte)

Brigitte Terziev : L’Ermite. Sculpture métal

Paul Duchein : Chambre de Fred Deux (1992)


La collection des Missionnaires du Sacré-Cœur.
Cette collection intimement liée à l’histoire d’Issoudun en est pourtant géographiquement aux antipodes. En effet : la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur, fondé en 1881 à Issoudun par le Père Jules Chevalier, a envoyé ses émissaires dans le monde entier, et tout particulièrement en Océanie (Papouasie – Nouvelle-Guinée). Les objets et les œuvres rapportés jusqu’au milieu du XXe siècle par les missionnaires constituent une collection unique en son genre, dans laquelle on trouve des parures, des sculptures, des coquillages, des objets du quotidien, et de nombreuses plaques photographiques du début du XXe siècle.


Le salon parisien de Léonor Fini (1908-1996)
Le musée consacre une salle permanente à Léonor Fini qui permet de découvrir à la fois l'artiste et la femme. Cette salle s'organise autour de la reconstitution à l'identique du salon de son appartement de la rue de la Vrillière à Paris. Installation au musée d’Issoudun en 2007.

L’équipe du musée organise chaque année de belles expositions d’art contemporain.
Quelques exemples d’expositions temporaires :
2003 : Bernard Rancillac
2012 : Jesùs Rafael Soto
2013 : Expo temporaire Nicolas Alquin
Nicolas Alquin : Le Haut du Monde (2012). Plaque de bronze en haut-relief
-Expo temporaire Gérard Deschamps (né en 1937) (en haut) - et Raymond Hains (1926-2005).
Deux représentants des « Nouveaux réalistes ».
2015 : Vladimir Veličković
2016 : Valerio Adami
2019 - Gérard Fromanger


Octobre 2016 - Exposition : « Zao Wou Ki collectionneur »
- 35 peintures de Zao Wou ki introduisent l’exposition (ces œuvres ne font pas partie de la donation).
L’épouse du peintre a fait don à la ville d’Issoudun de la collection personnelle de Zao Wou ki : Une cinquantaine d’artistes, 90 œuvres essentiellement abstraites. 

Henri Michaux (ensemble de dessins)

Pierre Tal Coat (en haut, à gauche) – Mario Prassinos (en bas, à gauche) - Hans Hartung (à droite)
Bram Van Velde – J-Michel Meurice – Gustave Singier – Pierre Alechinsky –
Jean Dubuffet – Alfred Manessier – Asger Jorn – J-Charles Viguier –
Sam Szafran – Arpad Szenes – Vieira da Silva – Roberto Matta –
Bernard Saby – Albert Féraud – Gérald Schneider – Willi Baumeister –
Zoran Music – André Marfaing – Kumi Sugaï – Edouardo Chillida –
Bernard Dufour – Pierrette Bloch

Georges Mathieu (à gauche) – Pierre Soulages –
Norman Bluhm – Robert Müller – Marc Tobey – Paul Jenkins –
J-Paul Riopelle – Joan Mitchell – James Brook – Conrad Marca-Relli –
Pablo Picasso (dessin encre) – Max Ernst –

Antonin Artaud : Autoportrait (1946)
– Wols – Hans Reichel – Alberto Giacometti –

Paul Klee

Et quelques sculptures :
Etienne Hajdu
-Christine Boumeester - Robert Müller


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