Gravure famille des Perelle
(XVIIe s.) : Vue perspective du château de Sceaux au temps de Colbert, prise
depuis l'avenue d'entrée.
Domaine de
Sceaux - Musée de l'Ile-de-France
(département : Hauts-de-Seine - 92)
Seconde
visite le samedi 21 mai 2022
En 1670, Jean-Baptiste Colbert, ministre de
Louis XIV, qui souhaite disposer d'un domaine près de Paris, et non loin de
Versailles, achète la terre de Sceaux à la famille Potier de Gesvres. Il
procède à d'importantes acquisitions foncières afin d'agrandir le domaine qu'il
porte à une centaine d'hectares. Lorsque le fils de Colbert, le marquis de
Seignelay, fera l'acquisition de la seigneurie de Châtenay, le parc atteindra
la superficie de 225
hectares (environ 700 arpents). Colbert fait agrandir
l'édifice au début du 17ème siècle, et dessiner un parc à la française par
André Le Nôtre.
Situé au cœur du Domaine de
Sceaux qui fut aménagé par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, le
musée est installé dans le château construit entre 1856 et 1862 pour le duc et la duchesse de Trévise, à l'emplacement
de l'ancien Château de Colbert (détruit après la Révolution). Créé en
1937, le musée de l'Ile-de-France regroupe des oeuvres d'art : peintures de
paysages, arts, graphiques, céramiques et mobiliers retraçant l'histoire de la
région parisienne du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle.
Les collections du musée comptent 686 peintures,
parmi lesquelles de beaux portraits et de remarquables paysages. Environ un
quart d’entre elles sont exposées dans le château au rez-de-chaussée et au
premier étage.
Fonds d’œuvres d’arts
graphiques : 2 500 dessins – 9 500 estampes.
L'orangerie est réservée aux
expositions temporaires et à diverses manifestations.
Donations Fautrier, Millet et Dunoyer de Segonzac.
Rez-de-chaussée - Couloir
Michel Corneille l’Ancien (1603-64) : Jésus
chez Marthe et Marie (c. 1650 – musée du Grand Siècle, donation Rosenberg)
Attr. à
Jean Nocret (1615-72) :
Portrait
de Louis XIV jeune, en armure à la romaine (c. 1670)
Georges Lallemant (1575-1636) : La Rixe (c.
1625-30 – musée du Grand Siècle)
Jacques Stella (1596-1657) : Présentation
de la Vierge au Temple (c. 1646 - musée du Grand Siècle)
Pierre Mignard (1612-95) : Ecce Homo
(c. 1690 – musée du Grand Siècle)
Philippe de Champaigne (1602-74) : Portrait
de Louis de Béthune, comte puis duc de Charost (c. 1655-60 – musée du Grand
Siècle)
Jacques Blanchard (1600-38) : Apollon et Daphné
(c. 1631-32 – musée du Grand Siècle)
Première salle –
Anonyme :
Portrait de Louis XV enfant (c. 1715-20)
Chacune des salles suivantes
est consacrée à l’un des propriétaires du château
1-Les Colbert, créateurs de Sceaux –
Jean-Baptiste Colbert et son fils le marquis de Seignelay
D’après François Girardon (1628-1715) : Statue équestre de Louis XIV d’après le monument érigé à Paris, place
Louis-le-Grand, actuelle place Vendôme. Bronze
d’après Charles Le Brun, François Verdier (1651-1730) : L’Ancienne Loi accomplie par la Nouvelle.
Copie de la coupole de la chapelle du château de Sceaux
Anonyme :
Portrait de Jean-Baptiste Colbert
Charles Le Brun (1619-90) : Le Char de l’Aurore
(c. 1655 - musée du Grand Siècle). Modello préparatoire au plafond du grand
cabinet du château de Saint-Mandé (disparu)
Nicolas Loir
(1624-79) : Colbert protecteur des
arts (c. 1670 - dépôt)
Jacques Laumosnier (1664-1744) : La Nymphe de Sceaux
(1735 - en haut)
Pierre Mignard (1612-95) : Portrait de
Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay (c. 1685 – coll. part.)
Michel II Corneille (1642-1708) : Le Repentir du
Grand Condé (1691 – musée du Grand Siècle). Esquisse préparatoire pour une
toile réalisée pour la galerie des batailles du château de Chantilly
Charles Le Brun (1619-90) : Le Soir ou Le
Retour du Fils prodigue (c. 1650 – musée du Grand Siècle). Sur bois
Salle en hémicycle – exposition de céramiques de la manufacture
de Sceaux
Terrine en forme de hure de
sanglier (1750)
2-Salle consacrée au duc et à la duchesse du Maine – un prince légitimé et une princesse du sang
François de Troy (1645-1730) : Le Jeu du
pousse-épingle (c. 1720)
François de Troy : La Leçon d’Astronomie
de la duchesse du Maine (c. 1702 – acquis en 1988)
François de Troy : Portrait de la
comtesse de Brionne et de son fils Louis de Lorraine (c. 1697) - François
de Troy, en raison de ses liens avec le duc et la duchesse du Maine et la cour
de Sceaux, est un artiste important pour le Musée de l'Ile-de-France. En 2008,
il s'est enrichi d'un tableau du peintre représentant La
Comtesse de
Brionne et son fils, donné par Monique
et Elwin Milgrom à l'occasion de l'exposition de leur collection.
François de Troy : Portrait de Louis-Auguste
de Bourbon, duc du Maine, en armure (1715 - au centre)
François de Troy : Portrait du peintre et de
sa famille (c. 1715)François de Troy : Le Festin de Didon et Enée
(1704)
Sous couleur d'un sujet
mythologique, l'artiste représente en réalité la Cour de Sceaux du duc et de la
duchesse du Maine. Selon Le Mercure de
France : « Tous les Personnages y sont dans la ressemblance la
plus exacte, disposez & ajustez avec toute la grace, la décence & la
convenance qu'exigeoient leurs rangs differens & leurs caracteres. Tableau
que l'on peut nommer le dernier effort & le chef-d'œuvre de l'Art. »1
En observant l'âge des enfants représentés, Dominique Brême a pu dater cette
toile, exposée au Salon de 1704, entre avril et octobre 1702.
Le couple ducal est figuré
sous les traits de Didon et Enée tandis que les autres protagonistes n'ont pu
tous être identifiés. Le palais de Didon est imaginaire. La toile fut installée
dans les appartements des Maine au palais des Tuileries à Paris puis, dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle, fut transférée au château de Sceaux. Elle
appartenait, en 1997, à une collection particulière américaine.
Acquisition – En février 2008, le Ministère de la Culture avait lancé dans
le Journal Officiel un avis d'appel à mécénat pour l'acquisition, par le Musée
de l'Ile-de-France à Sceaux, d'un tableau de François de Troy Le Festin de
Didon et Enée. La société Total
a su profiter des avantages fiscaux liés aux trésors nationaux afin de
permettre l'entrée dans les collections publiques de cette œuvre importante,
pour la somme de 1 450 000 €.
Bernard II van Risenburgh (1705-66) : Commode
en laque de Coromandel (c. 1730). En 2005, le musée de l'Ile-de-France à
Sceaux a préempté une commode de BVRB (Bernard II van Risenburgh). Selon l'avis
de la Commission
consultative des trésors nationaux : « elle constitue, avec son décor gravé, un
des rares exemplaires connus de cet artiste, recouverts de laque ancienne de
Coromandel ; sa réalisation précoce, autour de 1730, en fait un prototype de
meuble du début du style rocaille. Cette commode, revêtue de la marque de Sceaux, a une provenance prestigieuse
attestée, puisque, livrée par le marchand-mercier Hébert pour le « Cabinet de la Chine » installé au château
de Sceaux, elle a appartenu à la duchesse du Maine. Conservée dans un état remarquable, elle
constitue un témoignage capital de l'essor du style rocaille, particulièrement
important pour l'histoire du mobilier français ».
Bibliothèque
Escalier conduisant au premier
étage
Anonyme (17e)
: Portrait dit de Marius, d’après le
portrait antique du Romain inconnu, dit Marius, conservé à la glyptothèque de
Munich. Marbre
Premier étage
Sur le palier
D’après Antoine Coysevox (1640-1720) : La Renommée. Bronze (fonte 19e)
D’après Antoine Coysevox (1640-1720) : Mercure chevauchant Pégase. Bronze (fonte 19e).
Réduction des statues situées à l’entrée du jardin des Tuileries
3- salle consacrée au duc de Penthièvre – Un petit-fils de Louis XIV
Jean-Baptiste Charpentier (1728-1806) : Portrait de Louis Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (c 1760)
François Boucher (1703-70), Alexis Peyrotte
et Augustin-Laurent Peyrotte :
4 panneaux sur le thème des « Enfants jardiniers » (1751-57). Préemptés pour 400 000€ en 2018 (Photo Rouillac)
Attr. à Jean-Marc Nattier (1685-1766) : Portrait de Louis Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (c
1742-45)
A. Piery :
Portrait de Louis Jean-Marie de Bourbon,
duc de Penthièvre (1790). Plâtre
D’après Edme Bouchardon (1698-1762) : L’Amour se taillant un arc dans la massue d’Hercule (copie de
1750). Marbre
Attr. à Jean-Baptiste Martin le vieux, dit des Batailles (1659-1735) :
Portrait équestre de Marie Leszczynska
devant la château de Fontainebleau (c. 1725)
Jean-Baptiste Charpentier (1728-1806) : La famille du duc de Penthièvre
Claude-Louis Chatelet (1753-94) : La Tour de Marlborough dans le jardin
anglais de Mesdames au château de Bellevue (1784)
Anonyme (début 19e) : Vue du parc de Méréville
Hubert Robert : Le Château et le parc de Méréville (1791)
D’après François Boucher : 5 dessus-de-porte.
Vénus revenant du palais de Neptune – Arion sauvé par
un dauphin (allégorie de l’Eau) – Vertumne et Pomone (allégorie de la Terre) –
La Pipée de la Bergère – Le Crépuscule
4-Petite salle consacrée à la période révolutionnaire
D’après Jean-Antoine Houdon (1741-1828) : Buste de Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet.
Plâtre
Hubert Robert (1733-1808) : Démolition du
château de Meudon (1806)
5-salle consacrée aux Trévise
Louis-Alexandre-Eustache Lorsay (1822-71) : Portrait
de Paul de Kock dans son jardin à Romainville (1849)
Ec. française : Portrait de Mme de Kock et
de ses enfants à Romainville (c. 1835)
Claude-François-Théodore Caruelle d’Aligny (1798-1871) : La Chasse – Les Vendanges – Les Fruits – La Pêche (1847)
Mur couvert de petits
paysages
Jean-Victor Bertin (1775-1842) : Entrée du parc
de Saint-Cloud (c. 1802)
Jean-Victor Bertin : L’Aqueduc d’Arcueil
(début 19e)
Georges Michel : Paysage dans la plaine de
Saint-Denis (c. 1830)
Hubert Robert : Le
décintrement du pont de Neuilly, le 22 septembre 1772. Esquisse du tableau
exposé au Salon de 1775
Cabinet flamand (18e) :
Bois orné de plaques d’ivoire gravées
Manufacture des Frères
Darte : Cabaret en porcelaine de Paris (c. 1806)
Charles-Philippe
Larivière (1798-1876)
: Portrait de Napoléon-César-Edouard Mortier,
deuxième duc de Trévise (1840-45). Fils du maréchal d’Empire.
Aline Clé : L’Abbatiale de Saint-Denis
(1840)
Constant Troyon (1810-65) : L’Entrée du
village à Sèvres (1834)
François-Etienne Villeret (1800-66) : Intérieur
de l’Église de Nogent-sur-Marne (1834)
Léon Fleury
(1804-58) : Saint-Cloud et la
lanterne de Démosthène (1837)
Jean-Jacques Pradier, dit James
Pradier (1790-1852) : Le
Président de Belleyme, magistrat français (1848). Marbre
Pierre-Benoît Marcion (1769-1840) : Deux fauteuils, un siège curule et un tabouret de pied (c. 1808)
6-Salle consacrée au château de Neuilly – des Murat aux Orléans
Hippolyte Lecomte (1781-1857) : Le Château de
Neuilly (1823)
Plusieurs
meubles de l’ancien château de Neuilly, présentés dans l’ancienne chambre de la
duchesse de Trévise. Cet ensemble comprend notamment un lit prestigieux commandé par la princesse Caroline Murat à
l’ébéniste Jacob-Desmalter, une paire de consoles en acajou ayant appartenu
à la princesse Clémentine d’Orléans
Fauteuil Consulat (Frères
Jacob), bureau à cylindre, etc.
Salle consacrée aux arts de la table au XVIIIe s.
Ec. française : Portrait d’homme (c.
1740-60)
Pierre Gobert (1662(1744)
: Portrait présumé de la duchesse du
Maine.
Manufacture de Sceaux - Terrine en céramique
Manufacture Samson (Montreuil-sous-Bois) : Bustes des quatre saisons (Hiver et
Printemps)
Le beau parc
mérite une visite, avec l'orangerie, le Pavillon de Hanovre, et le Pavillon
de l'Aurore.
Plan du parc
Cascade
Pavillon du Hanovre
Pavillon de l’Aurore
Peinture
de la coupole : un chef-d’œuvre de Charles Le Brun : L’Aurore
(1672).
Dans les anciennes écuries du château - Exposition temporaire – du 6 mai au 17
août 2022
« Le Trait et l’Ombre » - Acte 1 : de Poussin à David
Dessins français du musée
des Beaux-Arts d’Orléans (quelques dessins reproduits ici)
1-L’Eveil à la modernité
Claude Vignon (1593-1670) : St Charles Borromée en prière (c. 1640-42)
Michel 1er Corneille (1603-64) : Étude
d’une tête d’homme de trois-quarts (c. 1645-60)
Attr. Laurent de La Hyre, d’après Rubens (1606-56) : Marie de Médicis fuyant Blois
2-La naissance d’une École française
Pierre Mignard (1612-95) : Ste Thérèse
d’Avila en prière devant le Christ en croix
3-L’inflexion baroque
François Verdier (1651-1730) : Enlèvement de Proserpine.
Le groupe central est inspiré de la sculpture du Bernin.
Attr. à Antoine Rivalz (1667-1735) : Jupiter foudroyant les Titans (fin 17e)
Nicolas Bertin (1667-1736) : Étude d’homme
sciant
Anonyme,
suiveur de Pierre Puget : La Galère
« L’Ambitieuse » vue de la poupe (c. 1704)
François Chauveau (1613-73), d’après François Girardon : Projet de décor de la poupe de la galère Réale (1671)
François Chauveau (1613-73), d’après François Girardon : Projet de décor de la proue de la galère Réale (1671)
4-Le choix de la grâce
Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) : Tête de Loup
(c.1750)
François Boucher (1703-70) : Groupe de cinq
Gentilshommes (c. 1734-35)
Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) : Jeune Fille debout vue de dos (c. 1770)
Charles-Joseph Natoire (1700-1777) : St Jérôme (c. 1745)
5-Persistance du Grand Genre
Jean Restout
(1692-1768) : La Dédicace du Temple
de Salomon (1743)
Jean Restout :
Pygmalion amoureux de sa statue
(1743)
Jean Bardin
(1732-1809) : Herminie pleurant
Tancrède blessé (1780)
Jean Bardin :
Salomon sacrifiant aux idoles (c.
1777)
Hugues Taraval (1729-85) : Évêque
agenouillé (1743)
6-Dessins de sculpteurs
Jean-Guillaume Moitte (1746-1810) : Homme drapé vu de face (1772)
7-Portraits et personnages
Jean Valade (1710-87) : Portrait de Mme Godefroid (1755 - préempté en 2019)
Quentin de La Tour (1704-88) : Portrait d'un jeune Noir (1747)
Nicolas-Bernard Lépicié (1735-84) : L’atelier
du menuisier (c. 1753)
Hubert Robert (1733-1808) : Intérieur d’un
moulin à eau (c. 1765-70)
Hubert Robert : Partie de Cartes à
Sainte-Pélagie : Jean-Antoine Roucher et son fils ? (1793-94)
8-Paysages
Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800) : Vue de la ville d’Orléans (1761). Gravure (Photo musée d'Orléans)
Jean-Simon Berthélemy (1743-1811) : Les Cyprès de la villa d’Este à Tivoli (c. 1774)
Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) : Jeux d’eau de la Villa Aldobrandini à Frascati (c. 1760-65)
Hubert Robert : Une prison imaginaire,
dit aussi Le Prétoire et la Flagellation
(c. 1760)
9-Vers d’autres temps
Jacques-Louis David (1748-1825) : Jeune
Cavalier, étude présumée pour le Portrait équestre de Stanislas Potocki (c.
1781)
Acte2 - de
Géricault à Picasso, présenté
du 8 septembre au 31 décembre 2022 sera consacré aux deux siècles suivants (19e-20e).