Chapelle Saint-Sylvain et Église Sainte-Bernadette
Visite des deux chapelles le 27 février 2016
1 - Chapelle Saint-Sylvain - Le premier édifice semble avoir été érigé par les chanoines de l’abbaye Saint-Martin en 1269. En 1317, la chapelle est agrandie et couverte de voûtes d'ogives. Aux XVIe et XVIIe siècles, elle sert de funérarium pour les corps des seigneurs de Nevers, décédés hors de la ville, avant la cérémonie religieuse dans la cathédrale St-Cyr. Ils y restaient le temps nécessaire à l’embaumement et au recueillement.
La chapelle est vendue bien national en 1791 afin d’être transformée en maison d’habitation.
Actuellement, la chapelle Saint-Sylvain est habitée par Jacqueline et Michel Philippart.
« On habitait la maison à côté. On louait la partie arrière de la chapelle comme garage, puis on l’a achetée. En démontant des cloisons, j’ai vu des peintures. Nous avons acheté la partie avant en 1999, et l’année suivante, nous avons découvert deux visages médiévaux. »
Début 2000, lors de travaux de nettoyage des murs, des peintures murales ont été mises au jour, de part et d'autre de la baie centrale du chevet. La partie droite représente trois personnages masculins auréolés se tenant sous une arcature. Les deux personnages qui se font face sont postérieurs à celui représenté plus bas. Il s'agit à gauche d'un évêque ou d'un pape, et à droite d'un moine. L'identification de ce dernier fut aisée : tonsure marquée, chevelure et barbe bouclée, présence d'un livre, bonhomie bienveillante... autant d'attributs de saint Sylvain. Classé monument historique, l’édifice fait l’objet de longs et patients travaux de réhabilitation.
Une collection privée - Michel Philippart, lui-même artiste peintre, a l’idée de commander, au culot, des œuvres à des artistes : « J’ai contacté ceux que j’aime, pour qu’ils fassent une œuvre spécifique pour le bâtiment, pérenne et gratuite. C’était une offre d’être humain à être humain. Un bon dossier. Le premier qui a accepté, c’est François Morellet ; il a fait deux vitraux dans sa vie, l’un est au Louvre, le second ici. Une porte s’est ouverte, et d’autres ont suivi. Aujourd’hui, il n’y a plus de place. C’est un cabinet de curiosités unique. »
A partir de
2010, des artistes célèbres ont réalisé une œuvre spécifique pour cet édifice,
en écho aux peintres du Moyen-Âge qui ont réalisé des visages et des tracés
géométriques sur les murs : Claude
Viallat, François Morellet, Claude Parent, Bernard Rancillac, Jean Le Gac,
François Boisrond ont ainsi transformé cette modeste chapelle en un édifice
exceptionnel et unique : lien entre la peinture médiévale et l'art
contemporain. Un collage d'Erró se
trouve désormais dans l'édifice. Ainsi, cette chapelle est devenue
incontournable pour les amateurs d'arts ancien et actuel. Se trouvent côte à
côte, les peintures médiévales dégagées depuis 2003 et des œuvres
contemporaines qui s'en sont inspirées.
En 2013 : Vitraux de Colette Deblé, Gérard Guyomard et un néon de Claude Lévêque, artiste essentiel dans
l'art contemporain.
En 2014 : vitrail d'Ivan Messac,
toile de LEM, sculpture de Richard Di Rosa, photos lumineuses de Gisèle Didi et de Thierry Vasseur.
Un lieu étonnant à découvrir absolument.
Je remercie Claude Viviani d'avoir accepté de me communiquer une douzaine de ses propres photos pour compléter les illustrations dont je disposais.
Carole Georges et Jean-François Dumont (céramistes) : 10 assiettes dont les traits rouges dessinent une croix (en haut)
Claude Parent (1923-2016 – architecte) : Dessin
à l’encre (à mi-hauteur)
François Morellet (1926-2016) : dessin sur panneau (en bas) - Entre les ogives, on voit les tracés géométriques médiévaux qui ont inspiré Morellet.
Fresques médiévales - Faux rideau
Plats de Claude Parent et François Morellet (reprise des motifs dessinés)
Photo montage de Claude Parent
Vue d’ensemble du niveau supérieur de la chapelle.
Dominique Gauthier (né en 1953) : peinture (en haut, à gauche)
François Morellet (en bas, à gauche)
Ivan Messac (né « en 1948) : « St Sylvain terrassant le dragon ». Vitrail.
Lem : « St Sylvain » (2015).
Peinture (à droite)
Claude Lévêque (né en 1953) : « Chute ». Néon (suspendu à la clé de voûte)
Au niveau su sol, la dalle de verre, puits de lumière, permet de voir l’étage inférieur.
L'artiste souhaite garder l'anonymat : Vitrail (Donald) (à gauche)
Abbé Nicolas Boon (1920-81) : « Scène de la Visitation »
Lucien Verdenet : Peinture en forme de L
François Boisrond (né en 1959) : peinture (en bas, à droite)
Jean Le Gac (né en 1936)
François Morellet : Vitrail. Il a utilisé les décors médiévaux peints sur les murs pour ses superpositions de trames.
Claude Parent : VitrailErnest T. : toile N 191 (en bas, à droite)
Erro (né en 1932) : Collage
Bernard Rancillac (né en 1931) : pilier violet
Colette Deblé : « Mère de Dieu ». Silhouette, tissu collé sur carton (et le pilier Rancillac)
Gisèle Didi (née en 1970) : photo lumineuse (à gauche)
Thierry Vasseur : photo lumineuse (à droite)
Jacqueline Sirjean (née en 1945) : « Soleil levant ». Vitrail en dalles de verre Jacqueline Sirjean
Richard di Rosa (né en 1963) : « Ange ». Sculpture
Colette Deblé (née en 1944) : « Les Dames de Nevers ». Vitrail
Marc Vérat (né en 1951) : Vitrail
Gérard Guyomard (né en 1936) : « Mickey l’ange de la montagne ». Vitrail
Claude Viallat (né en 1936)
2 - Au rez-de-chaussée - Niveau d’habitation de M. et Mme Philippart
Au pied de l’escalier :
La Malfa : toile (Nonne en bikini) (en haut)
Texte de Taroop & Glabel : « CROIRE OU RIRE / IL FAUT CHOISIR »
Michel Philippart (né en 1946) : nombreuses peintures
Interprétation d’une aquarelle de Martin des Amoignes Autre toile
Ensemble de toiles de la période géométrique
" Le Poids du Passé, Chute d’un Chêne" (1988)
Tableaux-téléviseurs
Vue vers le premier étage à travers un plafond de verre
Façade sud
2 - Église sainte Bernadette du Banlay
Elle a été élevée en 1966 sur les plans de Paul Virilio et Claude Parent, fondateurs de la théorie de la « fonction oblique » ou « architecture oblique ».
En passant dans la rue du Banlay, on est intrigué par cette singulière construction qui fait penser à un bunker de la Seconde Guerre mondiale. Son cocréateur Paul Virilio a en effet été fort impressionné par ces monuments, qu'il compare notamment aux tombeaux aztèques dans son livre Bunker archéologie, édité en 1958.
L’église a été classée au titre de Monument Historique en mai 2000, puis a reçu de la préfecture de Dijon le 25 février 2005 le label du « Patrimoine du XXe siècle ».
Entrée sur la façade ouest
Plan de l'église et de son environnement
Intérieur
Autel (bloc de pierre)
Tabernacle taillé dans un bloc de pierre
Vitraux
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