lundi 29 novembre 2010

CAGNES-sur-MER

Le Haut de Cagnes - Château-musée Grimaldi
(département : Alpes-Maritimes)

En 1309, Raynier Grimaldi, coseigneur de Monaco, devient seigneur de Cagnes-sur-Mer. Il fait bâtir un château qui deviendra bientôt une propriété de la branche des Grimaldi d’Antibes, jusqu'à la Révolution française. Au XVIIe siècle, Jean-Henri Grimaldi, marquis de Corbons et baron de Cagnes, sous la protection de Louis XIII et de Richelieu, transforme le château médiéval en une demeure confortable dans laquelle il mène une vie fastueuse. Mais lors de la Révolution française, la famille Grimaldi est chassée de la ville et se réfugie à Nice.
Le château est laissé à l'abandon jusqu'à ce qu'un particulier le rachète et le restaure en 1875.
Acquis par la ville de Cagnes en 1937, il a été aménagé en musée en 1946, où se tiennent des expositions temporaires d’art moderne et contemporain. Depuis 1973, il présente en permanence 43 portraits de Suzy Solidor.

La cour intérieure du XVIIe (vers 1620) dans un style Renaissance.

Susy Solidor (1900-1983) s'était installée au Haut-de-Cagnes en 1960. Son cabaret donnait sur la place du château Grimaldi : "Chez Suzy Solidor".
Dans les années 30, Suzy Solidor était une célèbre chanteuse dont le cabaret parisien était fréquenté par de nombreux artistes et écrivains. C’est ainsi que va naître la fabuleuse collection des portraits de Suzy Solidor, car Maurice de Vlaminck, Francis Picabia, Foujita, Jean Cocteau, Kees Van Dongen, Marie Laurencin, Francis Bacon (portrait qu’elle revendra parce qu’elle ne l’aimait pas), et d’autres moins célèbres vont faire le portrait de Suzy.

Photo de Suzy Solidor, la Fille aux cheveux de lin, par Man Ray (1929 - MOMA de New York) 


Suzy Solidor dans son cabaret du Haut-de-Cagnes (dans les années 60).

Elle avait rassemblé 224 portraits d'elle, la plus grande collection jamais réalisée de portraits d'une seule personne. Ces portraits tapissaient la voûte médiévale de son cabaret où elle chantait des chansons de marins.
En 1973, Suzy Solidor a donné à la ville de Cagnes, un ensemble de 43 portraits, parmi lesquels : Kees Van Dongen - Marie Laurencin (1929) - Raoul Dufy (1936) - Francis Picabia - Félix Labisse (1958) - Léonard Foujita - Othon Friesz (1938) - Moïse Kisling - Yves Brayer (1935) - J.-Dominique Van Caulaert (1934) - Jean Cocteau - Tamara de Lempicka - etc.

Les autres portraits ont été dispersés en vente publique après son décès.


Salle Suzy Solidor. En bas à droite, son portrait par Keith Ingerman (1960).
Au-dessus, son portrait par Eduardo Malta (1945) - En cape et chapeau noirs sur fond vert, son portrait par Marie-Madeleine Rasky (1962). 


Edouardo Malta : Suzy Solidor (1945)

En haut, à droite : Foujita
Au centre : Tamara de Lempicka
En bas, au milieu : Moïse Kisling
Tamara de Lempicka : Portrait de Suzy Solidor (1935). Le plus célèbre de ses portraits. (46 x 38 cm).

Kees van Dongen : Portrait de Suzy Solidor (1927)

Willy Eisenschitz (1889-1974) : Suzy Solidor (1938) 

Francis Picabia : Suzy Solidor


Francis Picabia : Suzy Solidor  (1935)


Moïse Kisling : Suzy Solidor (1934)

Tchikosky : Portrait de Susy Solidor (1941). Aquarelle.

Suzanne van Damme : Portrait de Suzy Solidor (1946). 220 x 109 cm.

Léonard Foujita (Tsuguharu) (1886-1968) : Portrait de Suzy Solidor (et détail) (1927). Magnifique. Suzy, agenouillée, porte une robe et un chapeau noirs, et un foulard rose autour du cou. A sa gauche, un superbe chien couché près d'elle. Fond doré à la feuille. 

Et d'autres portraits de Suzy Solidor par les artistes suivants :
Christian Bérard (1943)
Roger Chapelain-Midy (1944)
J.-Gabriel Domergue (1923)
Jean Dunand (1933)
Jean  Cocteau



D'autres portraits de Suzy Solidor qui ont été dispersés :

Pierre Sigel : Suzy Solidor. (coll. part.)


Carlos Carneiro (1909-71) : Portrait de Suzy Solidor (1960)

Francis Bacon : Mlle Suzy Solidor (1957). Suzy Solidor n'a jamais apprécié ce tableau qu'elle a très vite revendu


Roger Toulouse : Ce portrait de Suzy Solidor se trouve au musée des Beaux-Arts d'Orléans. Réalisé en 1962, c'était le 208e portrait. En 1962, je suis allé rendre visite à Suzy Solidor (elle avait 62 ans) au Haut de Cagnes pour voir son portrait par Roger Toulouse qui était fixé au zénith de la voûte de son cabaret "Chez Suzy".




1-Pour écouter La Mémoire de Suzy Solidor (enregistrement audio - 1ère diffusion 15/08/1978) - (cliquer sur la flèche violette)

2-Suzy Solidor interprète "Lily Marlène"

Histoire du portrait de Suzy Solidor peint par Roger Toulouse

dimanche 24 octobre 2010

MONTRESOR - Château

Collégiale St-Jean-Baptiste (1519-41). Eglise gothique, avec un portail renaissance.Beau monument funéraire en marbre blanc - Tombeau des Bastarnay. Trois gisants : Imbert de Bastarnay (seigneur de Montrésor au 15e), sa femme (Georgette de Montchenu), et leur fils François. Socle décoré des statues des douze apôtres.

5 œuvres données par le comte Xavier Branicki :

Philippe de Champaigne () : L’Annonciation. Belle œuvre.
Ec. Italienne (16e) : 4 toiles provenant de la collection du cardinal Fesch.
Jésus devant Pilate
(Ecce Homo) – Flagellation – Mise au tombeau – Résurrection.

Le château de Montrésor
(département : Indre-et-Loire)

Dans le parc.
 
Constantin Corti () : L’Archange déchu (1869). Sculpteur italien. Très beau marbre. Nu masculin assez romantique, puissant et original.

Jules Franceschi (1825-93) : Elève de Rude. Statue du jeune soldat polonais, Mieczislaw Kamienski, mort à la bataille de Magenta au côté du comte Branicki, le 4 juin 1859. Bronze. Même bronze sur sa tombe au cimetière Montmartre.

Dans le château
Collection de peintures du comte polonais Xavier Branicki, ami de Napoléon III, et propriétaire qui a restauré le château médiéval vers le milieu du XIXe.

Dans le grand salon
Portrait de François Xavier  Branicki (1730-1819) avec ses deux fils, général en chef des armées polonaises au 18e s. (1790), ami du dernier roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski. Grand-père de Xavier Branicki.
-Portrait d’Alexandra, favorite de Catherine II de Russie, épouse de François Xavier Branicki.

Dans le petit salon

Buste d’Arthur Potocki. Marbre.
Baron François Gérard (1770-1837) : Portrait de Victoire Potocka, comtesse de Choiseul-Gouffier.

Paolo Caliari, dit Paolo Veronese (1528-88) : La Femme adultère. Grande composition. A gauche, la femme adultère ; Jésus, à droite. Equilibre entre les deux groupes.

Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) : Portrait de la princesse Safiéha. Tante du comte Potocka.
Carle van Loo (1705-65) : Concert chez le Pacha.

Boudoir italien
Ensemble d’œuvres de peintres italiens, provenant de la collection du cardinal Fesch :
Lorenzo di Credi () : Ste Famille avec St Jean-Baptiste enfant.
Agnolo Tori, dit Il Bronzino (1503-72) : Ste Catherine d’Alexandrie.
Bartolomeo Balducci () : Elève de Botticelli. Daphné et Apollon. Deux scènes sur le même panneau.

Zonobie Strosbi : St Pierre. Elève de Fra Angelico. Sur fond doré à la feuille. Le plus ancien tableau du château.


Filippino Lippi : La Traversée de la Mer rouge.
Copie de Raphaël (18e) : Vierge à l’enfant.Radakoski () : Le roi de Pologne Jean III Sobieski arrête les turcs devant Vienne en 1683. Grande toile. Son plus grand succès survient le 12 septembre 1683 à la bataille de Vienne, avec les troupes polonaises, et les troupes impériales commandés par Charles V de Lorraine rassemblées contre l'armée turque commandée par Kara Mustafa. Ce héros national Polonais vainquit les Turcs, qui le surnommèrent le Lion de Lechia, et délivra Vienne. Le prince Eugène de Savoie-Carignan participa à cette bataille.Tony Robert-Fleury (1837-1911) : Le Massacre des Polonais à Varsovie par les Russes, le 8 avril 1861.
-La supplication du comte Wilczek à Jean III Sobieski contre les Turcs.

Dans la bibliothèque
Franz Xaver Winterhalter (1795-1873) : plusieurs portraits de famille.

-Portrait d’Elisa et de ses trois jeunes enfants. Cadre ovale. A droite, joli petit garçon aux boucles blondes, vêtu d’un costume de velours vert.


Franz Xaver Winterhalter : Portraits des sœurs et cousines de Xavier Branicki.


Arthur Grottger : Le Génie de la Musique. Fusain.
Buste de la comtesse Branicka. Marbre.
Jean de Boullongne, dit Le Valentin (1590-1632) : Portrait de Monseigneur Filomarino, évêque de Naples.
Karel van Mander (1548-1606) : Le Déluge – L’Arche de Noé.

Cornelisz van Haarlem (1562-1638) : Adoration du Veau d’or. Nombreux nus au premier plan (corps étirés).
Giambattista Pittoni (1687-1767) : Les Martyrs chrétiens. Grisaille. Scène de décollation. Belle œuvre.
Sarcellius () : La sainte Famille.

[cités dans le Guide Bleu 1970 - Tiepolo : Martyrs chrétiens.
Caravage : Portrait d’Homme (= le tableau du Valentin ?)]


Petite salle contenant le « Trésor », de belles pièces d’orfèvrerie ayant appartenu aux rois de Pologne.
Grand plat en or repoussé, offert à Jean Sobieski, et figurant son entrée à Vienne (orné d’un bas-relief célébrant la victoire des Européens contre les Ottomans).
Chopes à bière très orfévrées en vermeil.

Chopes frappées de pièces d’or de la ville d’Augsbourg.


Services en vermeil de Sigismond II, roi de Pologne.

Un meuble exceptionnel :

Buffet à cachettes secrètes qui appartenait à la famille Médicis, provenant du château d'Amboise, il a été fabriqué à Florence à la fin de la Renaissance.