jeudi 2 avril 2009

Château d'EU


Château d’Eu - Musée Louis-Philippe
(département : Seine-Maritime)

Visite du château d'Eu le jeudi 26 octobre 2006.


Ce château ne rentre pas exactement dans le projet de ce blog (les collections de peintures sont d'un intérêt limité), mais en le visitant, j'ai eu un coup de coeur. Ce château, qui est consacré à Louis-Philippe et à la famille royale d'Orléans, est intéressant, mais ce qui m'a séduit c'est l'acharnement des responsables locaux (région, municipalité, citoyens) à restituer dans ce château les salles qui avaient été dévastées par l'incendie de 1902 (galerie des Guise), et qui ont réussi, par une politique d'achats intelligente et obstinée, à remeubler, dans tous ses aspects quotidiens, cette belle demeure : mobilier, vaisselle, batterie de cuisine, objets d'art, objets personnels, et un ensemble de 141 tableaux qui se trouvaient dans une collection écossaise (les travaux et les achats se poursuivent).
Un autre aspect m'a agréablement surpris : l'accueil est chaleureux, et tous les membres du personnel du musée semblent passionnés
par l'histoire du château et ses collections ; ils sont capables de répondre avec compétence et enthousiasme aux questions que les visiteurs peuvent poser. C'est suffisamment rare pour être signalé.

De style Renaissance, l'édifice actuel a été construit au 16e siècle par Henri de Guise.

Sous le règne du roi-citoyen, la famille royale et le gouvernement se déplaçaient sans cesse entre Paris, Saint-Cloud, Neuilly et Eu. La ville d'Eu, devenue royale, bénéficiait de cette intense activité, et un canal, doublé par une nouvelle route royale, la reliait enfin au port voisin du Tréport. L'année 1843 fut certes la période la plus illustre du château d'Eu : la visite de la reine Victoria d'Angleterre allait permettre de sceller la première "Entente Cordiale" entre les deux pays. 
En 1902, un incendie ravagea toute la partie sud du château, épargnant la chapelle et le cabinet de toilette. Les restaurations qui s'imposaient furent courageusement menées à bien par le comte d'Eu et le prince Pierre d'Orléans-Bragance, grand-père et père d’Isabelle d’Orléans-Bragance, comtesse de Paris. Après de multiples péripéties, c'est finalement la ville d'Eu qui acheta le château en 1964, et y installa en 1973 sa mairie, et un musée destiné à recueillir les souvenirs des princes d'Orléans et de la Monarchie de Juillet.

Devant le château
 
Statue équestre en bronze de Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans, par Charles Marochetti (1842-45). Trois statues ont été conçues après la mort accidentelle du prince héritier en 1842 ; les deux autres (semblables) se dressent à Saint-Omer et à Neuilly-sur-Seine. Celle de Neuilly se trouvait auparavant à Alger.


L'escalier d'honneur


Charles François Jalabert (1819-1901) : Le comte de Paris (1865)
Charles François Jalabert : La comtesse de Paris. (1865). Ces deux pendants sont commencés en Angleterre, terminés à Paris puis envoyés en Angleterre. 
Auguste Hyacinthe Debay (1804-65) : Le roi Louis-Philippe rencontrant un garde mourant, le 6 juin 1832 (1835).
Alfred Johannot : François de Lorraine, 2e duc de Guise, présente au roi Charles IX les guerriers qui se sont distingués dans la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562 (1836)


Henri Decaisne : Les Guise tenant conseil dans le parc du château d’Eu.

Galerie de Guise : restauration du plafond, installation des 141 portraits récemment rachetés. Portraits de souverains français (Henri II, Louis XIII, etc.), hommes et femmes célèbres.
La plupart datent du 17e ("Mlle de Montpensier").
Lors de la succession Nemours, à la fin du 19e siècle, des éléments importants du patrimoine de la ville d’Eu ont été vendus. Dans les années 1950, un châtelain écossais souhaitait se constituer une galerie de peinture et acheta l’ensemble de la collection de tableaux. L’incendie de 1902 a détruit entièrement la galerie de Guise, mais dans cette tragédie, les tableaux ont pu être sauvés. Ces 141 tableaux sont donc revenus récemment à la ville d’Eu (rachat en 2000), et 46 d’entre eux retrouveront leur place dans cette grande pièce centrale. En 2014, après une longue restauration, la Galerie de Guise a retrouvé toute sa splendeur.

Eugène Lami : Concert dans la galerie des Guise en 1843 (réception de la reine Victoria) 

Catherine de Médicis


François Clouet (d'après) : Marie Stuart, reine de France et d’Écosse, en deuil.

Ducornet : Henri II


Dautel (peintre) : François de France, duc d'Alençon.

Henri le Balafré.

Louis Ducis (d'après François Clouet) : Charles IX, roi de France.


Lafosse (peintre) ; Joos van Cleve (d'après) : François Ier, roi de France.

Adrienne Marie Louise Grandpierre-Deverzy (peintre) ; Otto Van Veen (d'après) : Alexandre Farnèse, duc de Parme.

La Grande Mademoiselle, duchesse de Monpensier


Anonyme (17e) : Le Grand Dauphin enfant tirant au pistolet (achat 1990)


Nicolas Louis Gosse : Portrait en pied de Louis-Philippe (1831)
Jean Alaux : La reine Victoria et Louis-Philippe salués par la garde nationale au balcon du château d’Eu

Salle à manger

Chambre dorée

Jean Alaux (atel.) : Réception de la reine Victoria au Tréport le 2 septembre 1843.
A. Paquier (d’après Winterhalter) : Le roi Louis-Philippe en pied (1847)
D’après Winterhalter : Portrait du duc de Nemours.

Deux petits bronzes : Louis-Philippe et le duc Ferdinand. Debout.



Marie Princesse d'Orléans : Jeanne d'Arc. Bronze en pied.
Jeanne d'Arc pleurant à la vue des blessés. Plâtre (1834-35 - Eu)

Acquisitions en 2008 :

Charles François Jalabert : Amélie en exil à Claremont (Surrey) (c. 1880)

Edouard Dubuffe (attr.) : Portrait du roi Louis-Philippe en exil à Claremont.
Georges Pierre Healy (1808-94) : Portrait du roi Louis-Philippe (v
ers 1840).
Et quelques objets :
-Fauteuil de la comtesse de Paris - Chapelet et scapulaire de Marie-Amélie -

-Carte de Louis-Philippe (1773-1850), duc d’Orléans en Norvège - .
-Sceau de la reine Marie-Amélie aux armes Bourbon-Orléans et Bourbon-Siciles sous couronne royale.
-Cachet pendentif de Louis Philippe Albert d’Orléans comte de Paris
-Canif du roi Louis-Philippe, offert par la reine Marie-Amélie à son petit-fils Robert.
-Les lunettes de soleil en verre bleu, du roi Louis Philippe - etc.


Une pièce exceptionnelle :
Berline de Jean V de Portugal. Carrosserie parisienne commandée en 1727 ; Francesco Pedro de AMARAL (peintre). Transportée au Brésil en 1807 ; Arrivée au château d'Eu en 1889. La plus ancienne des voitures issues des ateliers de carrosserie parisiens conservées dans les collections publiques de France

Acquisition en 2010

Nicolas Gosse (1787-1878) : Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783 (1836). Après restauration ce tableau de 2,50 x 5 m retrouvera sa place initiale dans le grand escalier le 6 mars 2016.  

Le musée mène une politique d'acquisitions très active : meubles, pièces de vaisselle, objets d'art sont revenus au château.


Acquisition en 2012 – Paire de vases en porcelaine de Sèvres (par l'Association des Amis du Musée Louis-Philippe)

2013 - Donation  de plus de 140 objets du Dr Albert Court



Une nouvelle acquisition en octobre 2015
D’après François-Joseph Bosio (1768-1845) : Henri IV enfant. Bronze - H. 74,5 cm

Acquisition déc. 2016 
Richard Lauchert : Portrait de Philippe d'Orléans, comte de Paris  


10 novembre 2017 - Vente du service d'apparat du roi Louis Philippe 1er au château d'Eu : 250 pièces en porcelaine Sèvres. Malheureusement, le musée n'a pas pu se porter acquéreur de ce magnifique service.
 

Vente 2020 - Premier service d’orfèvrerie par Jacques-Augustin Gandais (c. 1834) commandé par Louis Philippe 1er, Roi des Français, pour le château d’Eu.

 2021-Une œuvre monumentale restaurée, de retour au château :

Alfred Johannot
(1800-37) : François de Lorraine, duc de Guise, présente à Charles IX, les guerriers qui se sont distingués à la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562. (3,20 x 5 m) 

 

 Acquisition 2023 - Retour au château

Anonyme (17e) : Portrait de Louis XIV et sa famille

 


Le site de l'association des Amis du musée Louis-Philippe

5 commentaires:

Marcelo a dit…

Le chateau a devenu le demeure de la famille imperial brésilienne après la chute de la monarchie en 1889. L'empereur Dom Pedro II est allé habité à Paris, mais l'héritière, la princesse Isabel, s'est allé habité au Chateau avec son mari, Gastão d'Orleans, Count d'Eu, e ses fils. Donc, je suis triste par ne voir aucun portrait de ces personnages!

Le Château a eté vendu par les Orleans et Bragança a l´entrepeneur brésilien Chateubriand en 1945. Ils en ont vendu avec tout ce qu'il y avait dedans. Une de les peintures était la Coronation de Dom Pedro I, peinté par Debret à Rio de Janeiro en 1828. Cette peinture a probablement resté la plus grand de Brésil jusqu'à la moitié du XIXéme siècle, avec ses dimensions de 340 x 640 cm.

Chateaubriand a apporter la peinture de retour au Brésil et le tableau se trouve maintenant au Ministère des Affaires Étrangers à Brasilia.

La peinture: http://stat.correioweb.com.br/arquivos/divirta/materias2007/acervo.jpg

Jean-Louis Gautreau a dit…

Merci pour ce rappel concernant l'histoire de votre pays.
En effet le château d'Eu a appartenu pendant une cinquantaine d'années à la famille impériale du Brésil.

Partiellement ravagé par un incendie en 1902, l’édifice fut acquis et restauré dès 1905 par la famille impériale du Brésil (les Orléans-Bragance) représentée par la fille aînée de l’empereur Pedro II du Brésil, la princesse Isabel de Bragance et son époux, le prince Gaston d’Orléans, comte d’Eu, petit-fils du roi Louis-Philippe.

En 1954, la famille impériale du Brésil revendit le château d’Eu à la Société d’Etudes historiques Dom Pedro II, qui le céda à son tour en 1962 au Département de Seine-Maritime.

En 1964, la ville d’Eu se porta acquéreur du château d’Eu. En 1973, la municipalité y installa sa mairie et le Musée Louis-Philippe.

Jean-Louis Gautreau a dit…

Marcelo,
J'ai ajouté un lien vers le site de l'association des Amis du musée Louis-Philippe, où vous trouverez une photo de la famille impériale.

Baudrier a dit…

Quand Louis-Philippe a rencontré un garde mourant, ce n'était pas à l'occasion d'un attentat, c'était le 5 juin 1832

Dans la réalité ce garde s'appela Morge

Pierre Baudrier

Jean-Louis Gautreau a dit…

Merci pour cette précision, j'ai corrigé l'erreur.
Cordialement.