(près de la collégiale Notre-Dame)
(département : Yvelines - 78)
Visite de l’Hôtel-Dieu de Mantes le dimanche 6 mars 2022
Édifié au XIVe siècle sous le règne de Charles V et fortement remanié au cours des XVI et XVIIe siècles, l'Hôtel-Dieu était une institution gérée par l’Église.
Le bâtiment abritera tour à tour un hospice, un orphelinat, une prison sous la Révolution, un théâtre, un cinéma, avant d'être acquis par la ville de Mantes-la-Jolie en 1962. Inscrite en 1964, à l'inventaire des Monuments Historiques, pour sa façade du XVIIe siècle caractérisée par ses pilastres corinthiens, sa grande rosace ornée d'une tête d'ange ailé et ses ornementations.
La chapelle de l'Hôtel-Dieu est devenue musée en 1996 et labellisé musée de France en 2002. Il détient la plus grande collection au monde d’œuvres de Maximilien Luce (1858-1941).
Maximilien Luce était l’un des plus grands peintres du début du siècle dernier, ami de Van Dongen, Seurat, Signac, Bonnard ou Pissarro.
Ce peintre post-impressionniste s'est installé dans la région, à Rolleboise, en 1917. Il a particulièrement illustré les thématiques du paysage en vallée de Seine, les activités sur et au bord du fleuve, l’essor industriel, ainsi que les conditions de travail de l’époque.
C’est au musée de l’Hôtel-Dieu à Mantes-la-Jolie qu’est conservée une collection inégalée de toiles du maître. De ses portraits de jeunesse à ses peintures engagées, de ses dessins satiriques à ses toiles de fin de vie, apaisées et empreintes d’un profond bonheur de vivre, le musée nous révèle le parcours d’un artiste enfin réhabilité aux côtés des peintres de son temps.
Frédéric Luce, le fils de l’artiste, a fait don en 1971 d’une partie du fonds d’atelier de son père, à la condition « d’exposer les œuvres dans les locaux aménagés, dans l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu ».
Dans les lieux refaits à neuf, on peut découvrir une collection permanente composée de 77 réalisations de l'artiste, essentiellement des tableaux issus de dons, ou acquis par la ville.
Le musée de l'Hôtel-Dieu possède 3 espaces muséographiques :
Au rez-de-chaussée
Salles d’archéologie médiévale
Vierge à l’enfant (début 13e). Chêne
Ec. d’Anvers (16e) : Le Christ mort soutenu par Joseph d’Arimathie. Fragment de retable
Buste reliquaire de St Éloi (18e). Bois polychrome
Ec. française (17e) : Crucifixion
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) : La Fuite en Égypte (1840)
La dernière salle du rez-de-chaussée met en avant les peintres qui travaillé à Mantes-la-Jolie au XIXe siècle et au début du XXe siècle : La Seine, les lavandières, les cheminées d’usines, les baigneurs et voiliers habitent les œuvres d’Hippolyte Camille Delpy, d’Albert Dagnaux, d’Abel Lauvray et d’Alfred Veillet.
Jean-Pierre Cacheux (19e) : La Collégiale de Mantes vue de l’île aux vaches
Albert Dagnaux (1861-1933) : Les Lavandières (1906)
Gaston Balande (1880-1971) : Le barrage de Méricourt
Édouard Planchais (1909-95) : Construction du pont de Limay
Abel Lauvray (1870-1950) : La Seine à Mantes
Au premier étage - L'univers de l'artiste Maximilien Luce
Les œuvres exposées retracent de façon chronologique et thématique la vie et l’œuvre de Luce
1-Jeunesse et formation (1876-86) – Étude au sein de l’atelier de Carolus Duran. Influence des peintres naturalistes et de l’école de Barbizon
Maximilien Luce : Autoportrait (c. 1910)
Le Pont de Solférino (1885 – acquis en 2018)
L’Écurie (1880)
Jean Chambois dans son jardin au Petit Montrouge
Tante Octavie (1880)
Évocation de l'atelier de Maximilien Luce
Jean Texcier (1888-1957) : Portrait de Maximilien Luce (1939)
2-Luce néo-impressionniste (1887-1900)
Maximilien Luce : Portrait d’un travailleur (1905)
La Blanchisseuse (Philiberte Givort) (c. 1905)
Madame Bouin à sa toilette (1901)
Portrait d’Henri-Edmond Cross (1908-09)
Portrait de Félix Fénéon (c. 1901)
La Baignade (c. 1900)
Le Pont des Saints-Pères (c. 1910)
3-Le Monde ouvrier –L’un des sujets favoris de Luce fut celui des travailleurs
Maximilien Luce : Le Fardier
Fonderie à Charleroi, la coulée (1896)
Fonderie à Charleroi, la coulée. Reproduction en relief d’une huile sur toile de M. Luce
Travailleurs poussant un wagonnet
Livraison d’un tonneau de vin
Les Débardeurs (c. 1920)
Construction quai de Passy (1907)
Portrait d’Émile Verhaeren à son bureau (entre 1892 et 1898)
4-Peintre d’actualité et d’histoire
Luce trouva ses sujets dans l’actualité. Il se fit parfois le défenseur d’une cause, notamment en prenant position dans l’affaire Dreyfus en 1898. Deux épisodes tragiques qu’il vécut le conduisent à la réalisation d’œuvres héritières du genre de la peinture d’histoire : la Commune de 1871, et la Première Guerre mondiale.
Maximilien Luce : Vive la Commune
L’Exécution de l’Alsacienne (1914)
-Étude pour L’Exécution de l’Alsacienne
L’Exécution de Varlin
Gare de l’est sous la neige (1917)
Gare de l’Est, les poilus (1917)
Les Escaliers de la rue d’Alsace (1916)
Transport d’un blessé (1916)
5-Voyages et paysages
De la Bretagne à la Bourgogne en passant par la Normandie, Luce ne se cantonna pas à Paris, sa ville natale, mais fut au contraire un peintre itinérant, en quête de nouveaux motifs. Dans la continuité des peintres impressionnistes, il peignit d’abord en Ile-de-France, puis franchit très jeune les frontières pour découvrir des pays étrangers.
Maximilien Luce : Saint-Laurent-en-Caux, la cour normande (c. 1908)
La Roche-Guyon, chantier du port (1934)
Mers-les-Bains, les falaises (1933)
Paramé par gros temps (1934)
Kermouster, la plage (1914)
Kermouster, le chemin
La Drague à Rotterdam (1908)
Chantier à Dunkerque
Le Tréport, la plage (1931)
Le Tréport, les quais, la drague (1934)
Kees van Dongen : Portrait de Maximilien Luce (c. 1907)
6-Peindre le Mantois – scènes apaisantes, scènes édifiantes
En 1917, Luce trouva une nouvelle destination, Rolleboise (village à 10 km de Mantes), car son ami Alfred Veillet y résidait. Infatigable marcheur, il parcourait la campagne ; il renoua alors avec la grande tradition du paysage français. Ses œuvres allient une composition solidement ordonnancée à une douceur lumineuse et colorée.
Sa maison fut aussi l’objet de peintures et devint le décor d’une production de sujets bibliques : des « scènes édifiantes ».
Maximilien Luce : Rolleboise, le pont d’Herville
Rolleboise, l’arbre en fleurs
Rolleboise, l’église et la maison du peintre
Rolleboise, la cour de ferme
Le Bon Samaritain (1906-07)
Rolleboise, le retour de l’enfant prodigue
Les Voleurs de poules (1927)
7-Peindre le Mantois – Autour des boucles de la Seine
Dans le Mantois, Luce partageait son temps enter l’étude du paysage et des moments conviviaux avec ses voisins et amis. C’est la Seine qui constituait le sujet principal de ses toiles. Luce représente beaucoup de jeunes baigneurs se prélassant sur les rives, nageant ou sautant depuis le plongeoir de Méricourt. En 1941, il fut enterré au cimetière de Rolleboise.
Maximilien Luce : Baigneurs
Baignade à Rolleboise (1920)
Rolleboise, la baignade dans le petit bras (c. 1920)
Méricourt, la plage (1930)
L’arc-en-ciel (1918)
Méricourt, le barrage
Mantes, la Collégiale et la tour Saint-Maclou
Mantes, la Seine (1939)
Le second étage est réservé aux expositions temporaires
Exposition : « Les Arts de l’Islam » (les objets proviennent du musée du Louvre)
Iran (18e ou 19e) : des versets du Coran sont gravés sur cette pierre en cristal de roche
Allemagne (Augsburg - c. 1590) : Casque à la Turque. Ce casque gravé était destiné au grand vizir Sinan Pacha (1512-96). Jamais livrée à son destinataire, cette armure est restée à Vienne, où le casque a été prélevé par les troupes françaises durant la période napoléonienne.
Iran (début 18e) : Portrait de Hassan-Beg-Torkaman
Syrie (1300-1400) : Chandelier orné d’armoiries
Etc.
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