vendredi 1 avril 2022

VERSAILLES - Gal. des carrosses

Grande Écurie du Roi - Galerie des Carrosses

(département : Yvelines – 78)

Visite de la galerie le dimanche 27 mars 2022

Les écuries royales

« Tout prince d’Europe en eût fait son palais, ce n’était pourtant que les écuries du roi de France ». Les contemporains de Louis XIV s’étonnaient ainsi de l’ampleur et de la majesté des écuries de Versailles. Leur situation exceptionnelle, face au château, manifeste à elle seule la place accordée au cheval dans la représentation du pouvoir sous l’Ancien Régime.

Grande et Petite Écuries. Leur dénomination ne tient pas à leurs dimensions, mais à leur affectation. Au nord, la Grande Écurie, sous l’autorité du Grand écuyer de France, appelé « Monsieur le Grand », a la charge des chevaux de main, parfaitement dressés pour la chasse et la guerre. Au sud, la Petite Écurie, dirigée par le Premier écuyer, appelé « Monsieur le Premier », a le soin des montures servant à l’ordinaire, des chevaux d’attelage et de voitures. En principe, le Grand écuyer commande l’ensemble des écuries et haras, mais le Premier écuyer supporte mal cette subordination, la rivalité est constante.

La construction. Les écuries royales de Versailles sont le plus grand chantier royal jamais entrepris pour loger des chevaux. ; un double chantier lancé en 1679 en prévision de l’installation de la Cour et du gouvernement à Versailles. Placé sous la direction de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, il est réalisé par une armée d’ouvriers en un temps record : 3 années, de 1679 à1682.

Modèle de carrosse
. Chobert, joaillier du roi (18e s.). Bois sculpté et doré, or, brocart d’argent, métal, verre.

Ce type de modèle était présenté au commanditaire d’un carrosse, afin de visualiser le projet pour d’éventuelles modifications. Cette précieuse maquette a probablement été exécutée pour une cérémonie concernant le Dauphin, premier fils de Louis XV : soit en 1729, soit en 1737, à l’occasion de son baptême.

Etienne-Barthélémy Garnier (1759-1849) : Le Cortège du mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise traversant le Jardin des Tuileries, le 2 avril 1810 (1810 – Versailles). Pour lui-même, il utilisa le carrosse qu’il avait fait construire pour son sacre en 1804, et qu’il avait donc déjà utilisé en compagnie de Joséphine. Le carrosse du couronnement a disparu.

La Cornaline – Berline de ville et de gala (Paris, 1810)

1810-Réalisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le sacre projeté de Napoléon III à Rome

L’Améthyste – Berline de ville et de gala (Paris, 1810)

1810-Réalisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le sacre projeté de Napoléon III à Rome

La Brillante – Berline de gala (Paris, 1804)

1804-Réalisée pour le couronnement de Napoléon 1er

1810-Utilisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le mariage de Napoléon III, puis une seconde fois pour son sacre projeté à Rome

L’Opale – Berline de gala (Paris, 1804 ou 1809)

1810-Réalisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le sacre projeté de Napoléon III à Rome

Chaise à porteurs aux armes ducales (Paris, vers 1750-65)

Repeinte vers 1780, cette chaise est ornée d’un décor de style Louis XVI

La Victoire – Berline de gala (Paris, 1804)

1804-Réalisée pour le couronnement de Napoléon 1er

1810-Utilisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le mariage de Napoléon III, puis une seconde fois pour son sacre projeté à Rome

1856-Restaurée pour le baptême du Prince impérial, fils de Napoléon III

La Turquoise - Berline de gala (Paris, 1804)

1804-Réalisée pour le couronnement de Napoléon 1er

1810-Utilisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le mariage de Napoléon III, puis une seconde fois pour son sacre projeté à Rome

1856-Restaurée pour le baptême du Prince impérial, fils de Napoléon III

La Topaze - Berline de gala (Paris, 1804) - avec l'attelage à 4 chevaux

1804-Réalisée pour le couronnement de Napoléon 1er

1810-Utilisée pour le mariage de Napoléon 1er et Marie-Louise

1853-Modifiée pour le mariage de Napoléon III, puis une seconde fois pour son sacre projeté à Rome

1856-Restaurée pour le baptême du Prince impérial, fils de Napoléon III

Berline du baptême du duc de Bordeaux – Berline de grand gala (Paris, 1808)

1808-Réalisée pour Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, frère de Napoléon 1er

1821-Enrichie pour baptême du duc de Bordeaux

1853-Modifiée pour le mariage de Napoléon III, puis une seconde fois pour son sacre projeté à Rome

1856-Restaurée pour le baptême du Prince impérial, fils de Napoléon III, la berline devant transporter l’enfant

Brides de grand gala

1814-Réalisées en prévision du sacre de Louis XVIII

1825-Complétées et transformées pour le sacre de Charles X

1853 et 1856-Réutilisées pour le mariage de Napoléon III, et pour le baptême du Prince impérial

Petite berline du dauphin Louis Joseph Xavier de France (1781-89)

La voiture de promenade du Dauphin, premier fils de Louis XVI, présente les caractéristiques les plus modernes, comme une vraie berline de type vis-à-vis.

Le Dauphin, atteint d’une tuberculose osseuse, devait mourir en 1789 à l’âge de huit ans. Dans ses dernières années, il ne pouvait plus marcher et se déplaçait dans sa petite berline, tirée par un valet grâce à une poignée fixée à l’extrémité du timon.

Petite calèche du dauphin Louis Charles de France, futur Louis XVII (1785-95)

Cette petite calèche élégante et luxueuse a appartenu au Dauphin Louis Charles qui l’utilisa dans les jardins du château de Saint-Cloud. On pouvait y atteler deux animaux, sans doute des chèvres.

Chaise à porteurs de la Maison du Roi (Paris, 1770) – repeinte après 1830

Chaise à porteurs dite "aux Marines" (1720-30)

Autres chaises à porteurs

Carrosse du sacre de Charles X - avec l'attelage à 8 chevaux.
H. : 4,48 m ; Poids : 4,5 tonnes.

Commencée en 1814 par le carrossier Duchesne selon les plans de l’architecte Charles Percier pour le sacre de Louis XVIII, la construction de ce carrosse est abandonnée lorsque le roi, en prudent politique, renonce à cette cérémonie rituelle.

Lors de son accession au trône, en 1824, le roi Charles X annonce sa volonté d’organiser son sacre, renouant ainsi avec la tradition de ses ancêtres. Le carrosse est remis en chantier.
Panneaux de caisse originels du carrosse du sacre de Charles X (1824)

Louis François Lejeune (1775-1848) : Entrée de Charles X à Paris après le sacre le 6 juin 1825 (Versailles)

Après le sacre, le 6 juin, il ressert le lendemain pour le cortège se rendant à la cathédrale Notre-Dame de Reims, tiré par huit chevaux caparaçonnés, puis le 6 juin 1825 pour l’entrée de Charles X à Paris. Il est utilisé une dernière fois en 1856, pour le baptême du prince impérial, fils de l’empereur Napoléon III.

Considéré comme l’un des plus beaux carrosses du monde, c’est le seul carrosse du sacre d’un roi de France conservé aujourd’hui.

Ornements de passementerie des harnais de grand gala (181818-19)

Ces ornements d’une extrême richesse s’agrafaient sur les harnais de cuir et de bronze doré pour en rehausser encore le faste et l’éclat

Char funèbre

Ce char a été conçu en 1809 pour les obsèques du Maréchal Lannes, duc de Montebello

1820-Réutilisé pour les obsèques du duc de Berry

1824-Char funèbre de Louis XVIII (reconstitution actuelle)

Le 16 septembre1824, après dix ans de règne, Louis XVIII s’éteint. Les Chambres votent des crédits exceptionnels pour les pompes funèbres dont la magnificence doit rehausser le prestige d’une dynastie contestée. Le 23 septembre a lieu le cortège des funérailles les plus fastueuses de la monarchie française.

1830-Réutilisé pour les obsèques du dernier des princes de Condé

1835-Obsèques du Maréchal Mortier

1842-Obsèques de Monseigneur le duc d’Orléans, fils de Louis-Philippe

1860-Obsèques du Roi Jérôme, frère de Napoléon 1er

1894-Obsèque du Président Sadi Carnot

1899-Obsèques du Président Félix Faure


Les Traîneaux de la Cour

Lorsque les allées du parc de Versailles sont couvertes de neige, et que le Grand Canal est pris par les glaces, le Roi et la Cour s’offrent le plaisir de courses de traîneaux. Cette mode, importée des cours nordiques, est suivie durant les trois règnes, de Louis XIV à Louis XVI.

Traîneau « à la Sirène » (vers 1740) 
 
Traîneau « à la Tortue » (1732) 
 
Traîneau « aux Jeux chinois » (1732 - récemment restauré) – Traîneau « aux Roseaux » (1740) – Traîneau « aux Patineurs » (1715-25)

Traîneau « au Léopard » (vers 1730-40)


Le canot de Marie-Antoinette
À la fin du XIXe siècle, Pierre de Nolhac, conservateur du musée de Versailles, fait une découverte des plus intéressantes : il retrouve le canot de promenade Marie-Antoinette, remisé dans un hangar de la « petite Venise » à proximité du Grand Canal !
Devant l’état de conservation de l’embarcation, il prit la décision d’amputer le bateau de la partie centrale, pour n’en garder que la proue et la poupe. Confiés à l’Amiral Miot pour le Musée national de la Marine en octobre 1894 et restaurés en 1899, les vestiges furent rétrocédés au château de Versailles en 2018 pour y être exposées dans la Galerie des Carrosses.

Surnommé « La Marie-Thérèse », le canot était utilisé par la Reine pour ses promenades sur le Grand Canal. Seul vestige des nombreuses embarcations de parade du Grand Canal, le canot aurait été réalisé en 1777 par un sculpteur anonyme, puis offert à la Reine par Charles-Alexandre de Calonne, ministre et contrôleur général des finances de Louis XVI.

En bois peint blanc, les moulures rechampies or, le canot d’environ dix à douze mètres de long se présentait comme un véritable salon flottant. Il était composé d’une banquette, de cinq sièges de traverse, d’un gouvernail et d’un marchepied pour le pilote. À l’arrière, une cabine vitrée permettait à la Reine de s’installer confortablement lors de ses promenades sur le Grand Canal.

Modèle au 1/15 du canot de Marie-Antoinette

 

Berline de gala de la présidence de la République (Londres, vers 1890)

-Rapatriée de l’ambassade de France à Londres en 1896, pour la venue à Paris du tsar Nicolas II

Coupé de gala de la présidence de la République (Paris, vers 1880)

-Rapatriée de l’ambassade de France à Madrid en 1896, pour la venue à Paris du tsar Nicolas II

 

 

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