Entrée de l’Abbaye - Cour intérieure et bâtiment de la Fannerie
Visite de l'abbaye et du Musée d'Art Moderne, le jeudi 16 mars 2023
Musée d'Art Moderne
Édifié vers 1786, le
bâtiment dit de la Fannerie, est
l’un des tout derniers construits du temps du fonctionnement de l’abbaye de
Fontevraud. Son nom est à mettre en relation avec le stockage du foin
nécessaire aux chevaux, et il fait à l’origine partie d’un ensemble de
bâtiments consacrés aux écuries et équipages du complexe monastique.
Sans affectation depuis près
d’un siècle, les espaces intérieurs étaient dans un état d’abandon, et
attendaient un projet de réaffectation.
D’importants travaux de
restauration des extérieurs ont été réalisés en 2008, précédés d’une étude
d’archéologie du bâti en 2002. La création du Musée d’Art Moderne,
collections nationales Martine et Léon Cligman, vient donc à point nommé.
Le 23 juillet 2018, l’État a
reçu de Martine (née en 1932) et Léon Cligman (26 mai 1920-15 mai
2022), pour la Région des Pays de la Loire, le don de 561 œuvres. Une seconde donation à la Région
d’environ 300 objets a
suivi en 2019. Cet ensemble constitue le fonds de la collection du musée d’Art moderne de Fontevraud, inauguré le 19 mai 2021.
Martine Lévy est elle-même
fille de collectionneurs. Élevée parmi les toiles de Maurice de Vlaminck, de
Raoul Dufy et de Chaïm Soutine, les sculptures d’Auguste Rodin et les dessins
de Degas, Martine ne pouvait que s’engager très jeune vers les chemins de la
création et avoir aussi l’envie de les collectionner.
Lorsqu’elle rencontre Léon
Cligman au sortir de la guerre, le jeune homme, brillant élève de l’École
supérieure de commerce, et Résistant à l’âge de vingt ans, entame une carrière
d’industriel dans le domaine du textile, une activité qu’il poursuivra avec
succès dans les sociétés qu’il crée ou rachète, dont Newman, Saint Laurent Rive
Gauche, Christian Lacroix ou Lacoste sont les marques phares.
Mariés en 1954, Léon et
Martine Cligman décident de suivre la tradition familiale et commencent à
acquérir les objets qui constitueront leur environnement quotidien pendant
toute leur vie : attirés par les expressions d’une modernité classique, ils
collectionnent les tendances figuratives de l’art de l’entre-deux-guerres comme
les artistes venus d’Europe de l’Est qui participèrent, dès le début du 20e
siècle, à la vitalité de l’École de Paris.
Entrée de l'abbaye et du musée
Édouard Goerg (1893-1969) : Les Jeunes
Filles (1928)
Germaine Richier (1902-59) : La Vierge folle
(1946)
Pérou :
Masque funéraire céphalomorphe (culture Chancay - 900-1200). Bois
Germaine Richier : La Feuille (1948 - à gauche)
Germaine Richier : L’Homme des bois
(1979)
Pérou :
Masque funéraire céphalomorphe (culture Chancay - 900-1200). Bois
Pierre Puvis de Chavannes (1824-98) : Portrait
de Forget en costume espagnol (1854)
Antoine Chintreuil (1814-73) : Troupeau dans la
prairie (c. 1850)
Jean-Achille Benouville (1815-91) : Paysage
d’Italie (c. 1865 - en bas)
Paul Guigou
(1834-71) : Pâturage en Ile-de-France
(1865 - à droite)
Eugène Carrière (1849-1906) : Nature morte à
la théière (c. 1887)
Jacques-Emile Blanche (1861-1942) : Portrait de Charlotte Aman-Jean (1917)
François Bonvin (1817-87) : Chez Grand-père
(c. 1860)
Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875) : Intérieur de Cuisine à Mantes (1855-60)
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) : Toulouse-Lautrec, de dos (c. 1884)
Ce brouillard qui masque une
partie du tabouret sur lequel le peintre est assis, ne se comprend que grâce à
l’inscription sur la toile blanche qu’un repeint de pudeur a longtemps
atténué : « Oh, que ce pet pue ! ».
Eugène Carrière : Portrait de la fille de l’artiste (c. 1890 - à gauche)
Eugène Carrière : Portrait de la femme de l’artiste (c. 1890)
Edgar Degas (1834-1917)
: Danseuse regardant la plante de son pied droit (c. 1890-1900). Bronze
Edgar Degas :
Femme surprise (1896 - à droite). Bronze
Jean-Louis Forain (1852-1931) : Le Peintre
(1907)
Eugène Carrière : Mère et Enfant (1885)
Charles Laval (1862-94) : Portrait de
Frédéric Satre (1889 - à gauche)
Maurice Denis (1870-1943) : Le Balcon de
Silencio au soleil couchant (1911)
Paul Sérusier (1864-1927) : Paysage
mauve : Châteauneuf-du-Faou (c. 1917 - centre)
Jacques-Emile Blanche : Intérieur
(1912 - à droite)
Albert Marquet (1875-1947) : Le Quai des
Grands-Augustins (1905)
Kees Van Dongen (1877-1968) : Tête de Gitane
(c. 1910 - au centre)
Egypte :
Masque funéraire féminin (1er- IIe s.). Stuc peint
Roger de La Fresnaye (1885-1925) : Environs de Munich : Bogenhausen (1909-10)
Roger de La Fresnaye : L’Homme
buvant et chantant (1910)
André Mare
(1885-1932) : Le Pont
d’Alby-sur-Chéran (c. 1910)
André Mare : Le Cheval près de la Ferme
(1922)
Les Verreries de Maurice Marinot (1882-1960). Importante
collection
Maurice de Vlaminck (1876-1958) : Inondation à
Ivry (1910)
Mali : Coiffe
Tyi Wara (Bambara). Bois
Mexique :
Statuette de personnage assis (4e-5e s.). Terre cuite
Roger de La Fresnaye : Grande
nature morte aux Tasses blanches (1910)
Roger de La Fresnaye : Nature
morte à la Bouilloire (c. 1911)
Henry de Waroquier (1881-1970) : Vue sur le Lac
de Côme (1912)
Maurice Marinot : Au Maroc, Femme arabe
(1917)
Maurice Marinot : Au Maroc (1917 - à droite)
Maurice Marinot : Au Maroc (1917)
Statue d’Orant assis (Sumer
– 2300 avt-JC). Pierre volcanique
Germaine Richier (1902-59) : L’Échiquier – Le
Roi, la Reine, Le Cavalier, le Fou, la Tour (1959). Bronze
Bernard Buffet (1928-99) : Vue de Manhattan
(1958)
Longue de 3,30 m, la plus grande
peinture de la collection du musée d’Art moderne de Fontevraud est impressionnante.
Réalisées après un voyage de Bernard Buffet aux États-Unis en compagnie de
Christian Dior et de Pierre Bergé, plusieurs de ces toiles ont servi de décor à
des photographies de mode publiées dans le célèbre magazine Harper’s Bazaar en 1959.
Bernard Buffet (1828-99) : Nature morte aux
deux Bouteilles (1956)
En noir et blanc – cabinet d’art graphique.
Collection de dessins
Edgar Degas (1834-1917) : La Repasseuse (1884). Crayon
Émile Bernard (1868-1941) : Vue de la
ville de Sienne (1920-30)
Le musée imaginaire
Cambodge :
Torse de Bodhsattva Lokesvara (culture Kmère – 12e-13e
s.). Grès
Cambodge :
Tête de divinité (culture Khmère, style Koh Ker – 10e s.). Grès
Bavière
(c. 1560) : Élément de retable Tilleul
Italie (15e) :
Saint Roch. Bois
Japon :
Bishamonten (Epoque Heian – 11e-12e).
Le plus puissant des Rois du ciel qui protègent les quatre directions des
temples bouddhistes.
France (14e-15e) :
Vierge à l’enfant. Bois polychrome
Nigéria :
Masque Gélédé (Yoruba – fin 19e). Bois
Bénin :
Plaque décorative murale (peuple Edo – 16e-17e). Bronze (à gauche)
Ghana :
Tête funéraire (Ashanti – 18e-19e). Terre cuite
Amédée de La Patellière (1890-1932) : La Main auprès de la table (1927)
César Baldaccini, dit César (1921-98) : Trois Masques (Tête à têtes) (1972).
Bronzes
Mascaron du Pont-Neuf à
Paris (17e ou 19e). Pierre
Pérou :
Pectoral en forme de Jaguar (1er-6e s.). Cuivre repoussé
et or
Mésopotamie du sud (culture sumérienne) : Tête
de prince sumérien (2120-210 avt-JC). Diorite verte
Salle des tapisseries –
Animaux légendaires
Sumatra
(peuple Batak) : Tête de singe.
Bois
Jean Lurçat (1892-1966)
: Le Coq (1952). Tapisserie
d’Aubusson
Jean Lurçat :
Menuhim 1954). Tapisserie d’Aubusson
Jean Lurçat :
Esculape accueille les signes de la
poésie (1941). Aubusson
Charles Dufresne (1876-1938) : Lion attaquant
(1925)
Charles Dufresne : Le Rêve
Duilio Barnabé (1914-61) : Pierrot (c.
1861)
Duilio Barnabé : Nature morte (c. 1959)
Robert Delaunay (1885-1941) : Femme au
marché (Portugal) (1915)
Georges Rouault (1871-1958) : Scène biblique
(1946)
Charles Dufresne (1876-1938) : Nature morte à
la Guitare (1920)
Juan Gris
(1887-1927) : Les Mots croisés
(1925)
Tal Coat
(1905-85) : La Table servie
(1942)
André Derain
(1880-1954) : Nature morte à la
Bouteille (c. 1938)
André Derain :
Le Poète (1913)
André Derain :
Portrait de Gitan (1930)
André Derain :
Nature morte au Panier et fruits
Édouard Goerg : Le Bal nègre (1921)
Auguste Chabaud (1882-1955) : La Fête
populaire (c. 1925)
Amédée de La Patellière (1890-1932) : Nature morte au ciel d’orage (1927)
Amédée de La Patellière : La
Conversation dans l’atelier (1927)
Marcel Gromaire (1892-1971) : L’Antiquaire
(1922)
Henry de Waroquier (1881-1970) : La Ville sur
le Var (Entrevaux) (1921)
Jean Fautrier (1898-1964) : Émilienne
(1925)
Georges Rousse (1947-) : Peinture préparatoire à la photographie (1984)
L’École de Paris
Georges Kars
(1882-1945) : Les Perroquets verts
(1935 - au centre). Plusieurs œuvres
Michel Kikoïne (1892-1968) : Autoportrait
(1930)
Michel Kikoïne : Le Village aux Toits
rouges (c. 1922)
Chaïm Soutine (1893-1943) : Les Oranges
sur fond vert (1916)
Chaïm Soutine : Nature morte au Pain et au
Poisson (1922)
Mikhaïl Larionov (1881-1964) : Le Bouquet
(c. 1909)
Émile Othon Friesz (1879-1949) : Baigneuses, Le
Havre (1921)
Émile Othon Friesz : Le Port de Toulon
(1929)
Jean Pougny
(1892-1956) : Le Tramway (1946)
Jean Pougny :
La Façade - Le Boulevard (1946)
Jean Pougny :
Nature morte au Masque (c. 1953)
Jean Pougny :
Arlequin au loup blanc – Le Fiacre
Collection de bols japonais
(17e-19e s.)
Atelier d’artiste de Martine
Cligman, dite Martine Martine
(1932-)
Auguste Rodin (1840-1917) : Buste de
Balzac (1892). Bronze
Raoul Dufy
(1877-1943) : L’Atelier de la rue
Jeanne d’Arc (1942)
Maurice Marinot (1882-1960) : Le Modèle dans
l’atelier (1905)
Bernard Buffet : Atelier de Manine
(1956) (Propriété de Manimes à Domont (95) ?)
Martine Martine : Le Grand Cheval-Homme
(2007). Bronze
Martine Martine : La Naufragée (1978).
Bronze. Et nombreuses autres œuvres…
La collection est aussi
composée de nombreuses petites œuvres provenant de cultures diverses : objets africains,
précolombiens, provenant d’Océanie, ainsi que d’Extrême-Orient.
.
Et quelques photos
de l’abbaye royale de Fontevraud
Fondée en 1101 par le moine
Robert d’Abrissel, aux confins des provinces de l’Anjou, du Poitou et de la
Touraine, l’Abbaye royale de Fontevraud est
la lus grande cité monastique de France.
Elle doit notamment sa
puissance aux Plantagenêt et à ses liens étroits avec Aliénor d’Aquitaine, figure emblématique de ce lieu si mystérieux.
La reine de France, puis d’Angleterre, entretient en effet une relation
particulière avec la cité. Son gisant trône
aujourd’hui encore au cœur de l’abbatiale aux côtés de ceux de son époux Henri II et de son fils Richard Cœur de Lion. Le quatrième
gisant est celui d’Isabelle d’Angoulême,
épouse de Jean sans Terre, qui régna après la mort de son frère Richard 1er.
Cinquième et dernier fils du roi Henri II, il n’était pas destiné à régner,
c’est pourtant lui qui assura la descendance de la dynastie des Plantagenêt.
Après la mort de son mari, Henri (en 1189), et de son fils, Richard (en 1199),
Aliénor se retire à l’abbaye à partir de 1200 et commande les tombeaux. Elle
meurt en 1204 à l’âge de 82 ans.
Plus que nul autre lieu,
l’Abbaye Royale de Fontevraud est aujourd’hui reconnue comme la nécropole de la dynastie régnante en Angleterre de
1154 à 1485.
Façade de l’abbatiale
Nef de l’abbatiale
Tombeaux des rois et reines
d’Angleterre
Tombeaux d’Henri II Plantagenêt
et d’Aliénor d’Aquitaine
Tombeau d’Aliénor
Tombeau de Richard Cœur de
Lion et d’Isabelle d’Angoulême
Cloître du Grand-Moûtier
Entrée de la salle
capitulaire
Salle capitulaire
Suite des fresques de
la salle capitulaire : Les peintures de la salle ont été réalisées par Thomas Pot vers 1565. Elles
représentent la Passion du Christ jusqu'à la Dormition de la Vierge, en 10
scènes.
Le Lavements des pieds
(avant de se mettre à table pour la
Cène)
Le Baiser de Judas
La Crucifixion
La Descente de Croix
La Mise au Tombeau
La Résurrection du Christ
Les célèbres cuisines
romanes